Comment s'est formé notre village

A la période gallo-romaine, l’habitat était constitué de grands domaines (Villae rusticae): d’espaces cultivés assez conséquents autour de bâtiments importants. Ces riches propriétés étaient possédées par un maître (Dominus). Il en confiait l’administration à un intendant (Vilicus) qui employait la main d’œuvre locale ou des esclaves. Ces domaines occupaient, pour la plupart, la partie plaine de notre actuelle commune. Des recherches archéologiques de surface confirment l’existence d’exploitations antiques grâce à la découverte de nombreuses traces de tessons d’amphores (Batailloux, la Lande) et des scories de forges (les Farges)

 

La partie de la population qui n’était pas embauchée par les grands domaines se serrait dans des villages de huttes et se partageait la culture de terres pentues sur nos coteaux (Batet, Montaud, le Bled).

 

A la fin de l’empire romain, les bandes barbares envahissent la Gaule, notre région n’est pas épargnée. Certains villages sont brûlés et rasés. Les habitants ont parfois le temps de cacher leur maigre trésor : un trésor de pièces de monnaies du IVe siècle est découvert à la fin du XIXe siècle au lieu-dit Batet.

 

Au début de la féodalité ces domaines deviennent des parties intégrantes de seigneuries. Par exemple; Aboën, le Colombier, Batailloux et la Lande, deux domaines qui  se confondront en une seule seigneurie au XVII° Siècle.

 

La construction d’une église invite les habitants à construire des celliers pour mettre leurs récoltes à l’abri dans l’espace sacré. Plus tard, pour protéger leurs personnes des pilleurs, ils élèveront des étages sur leurs celliers afin de venir trouver refuge dans  l’enceinte comtale construite au XIIIe siècle. Au XIVe siècle l’expansion démographique et économique contraint la population à ériger un nouveau rempart accolé à celui du bourg castral. Les bourgeois, nouveaux riches, font construire d’agréables demeures dans cet enclos nouveau (Maison  Renaissance, Maison XV° s).

 

Quant aux domaines antiques devenus médiévaux, ils n’ont été morcelés qu’au XIXe siècle, certains existent toujours ou sont devenus hameaux, tels le domaine du Mont, la Lande, Trémolin, Cusset, les Farges, Aboën, Vérines; d’autres ont gardé leur intégralité : le domaine des Rénards,  le bois de Rachasset ou la propriété de Batailloux.

 

Notre village a une identité propre, avec presque mille noms de lieux répertoriés par notre association. Respecter son identité est un devoir de mémoire. Chaque lieu, chaque terre porte un nom qui lui est spécifique.

 

Certains promoteurs s’en sont préoccupés, l’exemple du lotissement du Bois en est une preuve tangible :

Le Bois se trouve sur l’emplacement du bois de Monsieur de Bourbon, lieu de chasse réservé au maître de Saint-Marcellin qui n’était autre qu’Henri IV en 1610.

Le lotissement du Mas s’est construit dans l’ancien domaine du Mas, tout d’abord clos et vigne des Pères de l’Oratoire, puis propriété, avant la Révolution, de Monsieur Punctis de Cindrieux qui fut une victime de la Terreur.

Par contre le lotissement du Pré joli aurait pu porter le charmant nom des Bruyanières. Pourquoi donner un nom banal tel les Violettes ou autres fleurs communes alors que nous avons un panel de noms évoquant l’histoire de chaque lieu. Tout devient patrimoine et les lotissements d’aujourd’hui feront l’histoire de demain. Puissent-ils véhiculer, grâce à leur nom, le passé de notre village.  


Une marque de potier gallo-romain de la Graufesenque (Aveyron) trouvée sur une amphore dans la commune de Saint- Marcellin.
Photo Jacques Verrier.





Marque de potier gallo-romain de la Graufesenque (Aveyron) trouvée sur une amphore dans la commune de Saint- Marcellin.

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