L’église de Saint Marcellin est au cœur du Castrum médiéval. Le village, ville importante du Comté de Forez, appartenait en propre au Comte. Le bourg comprend deux enceintes: l’une construite au XIII° et l’autre au XIV°, XV° Siècle sont encore bien visibles.
L’église apparaît différente sur le plan de Guillaume Revel au XV° Siècle, elle possède un clocher mur. Elle était plus petite aussi, le chœur actuel et la dernière travée ont été ajoutés à
l’édifice primitif au XIX° Siècle.
Les quatre premières travées et la façade sont la partie la plus ancienne de l’église, sans doute du milieu du XII° Siècle. La nef est romane, voûtée en berceau légèrement brisée.
Des arcs-doubleaux renforcent la voûte et retombent sur des demi-colonnes engagées dans des piliers; celles-ci reposaient sur des culots à deux mètres du sol, tous malheureusement coupés. Les doubleaux de la voûte sont reçus au sommet des colonnes par des chapiteaux à décor géométrique.
D’un pilier à l’autre, la nef était garnie de grandes arcades en plein cintre, doublées en retrait par une seconde arcade appliquée au mur.
Les chapelles
La ville jouit d’une réelle prospérité au XV° Siècle, une seconde enceinte clôt les nouveaux faubourgs; l’église s’agrandit avec, de chaque côté de la nef, des chapelles de style gothique. Au Nord, les deux premières n'offrent pas de particularité mais la troisième, du début du XVI° siècle, porte, en clef de voûte, le blason de la famille Bouthéon. Faucon de Bouthéon se voyait confier la capitainerie de la ville en 1368 et de ce fait résidait dans sa maison "l'Hôtel Bouthéon" (nouvelle mairie et musée) en face et à l'ouest de l'église. Un tableau représente Notre Dame du Rosaire, le blason qui le surmonte est celui des "Boyer Du Moncel", propriétaires au XIX° siècle du château de Batailloux, hors la ville.
La dernière des chapelles au nord garde sa piscine avec, sur l’écu, les lettres D et C, initiales non encore attribuées.
A l’ouest, la première au midi montre une belle clef de voûte : un quadrilobe ajouré portant au centre deux mains jointes sur l’écusson.
La seconde garde les fonts baptismaux du sculpteur Laurent. Au bas du vitrail en médaillon le Père Bonfils, originaire de la paroisse, décédé au Tong King en 1877.
La troisième, de la fin du XV° Siècle, offre un arc d’entrée finement moulé, piscine à accolade cantonnée de pinacles. Une descente de Croix du XIX° Siècle cache un enfeu plus ancien. Mais il y a
au sol, peu visible, la pierre tombale de Guicharde d’Albon, Dame du Colombier
Ci-git Dame Guicharde d’Albon,
Veuve de feu Messire Pierre d’Epinac,
Chevalier de l’ordre du Roi,
Capitaine de cinquante
Hommes d’armes,
Gouverneur et Lieute-
Nant pour sa Majesté
en Pays et Duché de
Bourgogne, laquelle
Décéda le 14 septembre
1573
Priez pour son âme
La dernière chapelle porte à la clé de voûte la date de 1560, on remarquera la proximité des dates: celle-ci et celle qui se lit sur la maison Renaissance abritant le Crédit Agricole, rue
Centrale. La stalle et les vitraux donnent les armoiries des familles de Mazenod et de Fressange. La famille de Mazenod et sa descendance vivent encore en leurs château et terres de Saint
Marcellin.
Les cloches
Un escalier très étroit pris dans le mur conduit au clocher.
Des quatre cloches, la plus lourde pèse 1250 kilos et donne le Ré dièse. Elle porte ces inscriptions en
latin : Je loue le Vrai Dieu, j’appelle le peuple, je pleure les défunts, j’éloigne les orages.
La deuxième, de 837 kilos, donne le Fa et a été bénie en 1835, son parrain était Mr François Xavier Boyer du Moncel .
La troisième, de 611 kilos, donne le Sol et a été bénie en 1835; son parrain Mr. Félix de Mazenod ; Madame son épouse, née Zoé de Varax, sa marraine.
La quatrième, de 501 kilos, donne le Sol dièse.
Ces trois dernières cloches ont été fondues à Lyon en 1835.
Le plan terrier de la ville à la période médiévale, le castrum: quartier de l'église.